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Antoine de Paris.
Oddany pięknu.

Je n’ai jamais fabriqué de la beauté en série, le désir de l’originalité n’est pas chez moi un truc de commerçant, mais la foi la plus pure en l’art. Je suis un prêtre de la beauté, je crois en la beauté !

– Antoni cierplikowski

Il voyait de la beauté dans tout ce qui l’entourait : dans la nature, dans les gens, dans les objets. Il la recherchait infatigablement durant toute sa vie et la partageait avec les autres. Il fut un génie non seulement dans son métier de coiffeur qu’il réforma en profondeur, mais il avait aussi du talent pour la sculpture, ce qui influençait sensiblement son travail. Il s’intéressait à la peinture, à la musique, au théâtre et à la littérature. Il se fit connaître, en outre, comme un bon concepteur de coiffures et de costumes de théâtre et s’essayait à l’aménagement intérieur. Il avait un sens infaillible du goût. Tout ce qu’il touchait, il le transformait en un succès époustouflant. Cependant, il ne cessait de répéter que, pour lui, le plus important, c’est piękno… la beauté… beauty

Antoine z rodzeństwem

1884

Wczesne lata

Antoni Cierplikowski, fils d’Antoni et Joanna, naquit à Sieradz le 24 décembre 1884. Depuis son enfance, il se distinguait par une grande sensibilité et un talent artistique. Encouragé par sa mère, il développait ses passions. A l’âge de 15 ans, il quitta Sieradz pour s’installer à Łódź où il allait apprendre le métier de coiffeur dans l’établissement de son oncle. On découvrit vite, toutefois, que l’apprenti dépassait son maître, ce qui fut particulièrement apprécié par Stanisława Ginsberg, la femme d’un industriel local, qui incita Antoine à partir pour Paris, la seule ville où son talent puisse trouver un milieu digne et favorable pour éclater.

1901

Przyjazd do Francji

Il rejoignit Paris en hiver 1901. La ville lui fit une énorme impression. Il comprit tout de suite qu’il trouva là le bon endroit, même si les débuts ne furent point faciles. Il logeait dans un minable centre d’hébergement pour les immigrés. Il travaillait dans une sombre cave du fameux salon Decoux, en tissant des perruques avec des cheveux naturels. Le peu qu’il gagnait, il le dépensait pour visiter les musées parisiens.

C’est seulement en novembre 1903, durant les Cathérinettes, la fête des jeunes femmes célibataires, que l’on fit appel à Antoine pour aider à coiffer les clientes. Dès lors, il ne retourna plus à la cave. En un clin d’œil, il devint le chouchou d’une riche cliente, et, dès la saison d’été 1904, son patron l’emmena avec lui à Trouville, près de Dauville, où se réunissait la crème de la société mondaine de tous les coins du monde. Là-bas, Antoine se fit connaître par son extraordinaire invention artistique. Il sut remplacer le chapeau perdu de Lily de Moure par un couvre-chef formé avec les cheveux propres de la dame. Celle-ci se rendit à la réception de soirée sans chapeau, ce qui était alors une pratique inadmisible, mais sa coiffure fantaisiste fit fureur. Le lendemain, toutes les femmes de la haute société voulaient être coiffées par ce petit Russe, comme elles se mirent à le nommer.

1909

Ślub z Marie-Berthe Astier

Cierplikowski, dont on s’arrachait les services, changea alors de patron. Il passa au salon Calou, où il se lia d’amitié avec la manucuriste Marie-Berthe Astier. Le contact avec la clientelle aisée et internationale lui fit comprendre qu’il devait connaître l’anglais, autrement il ne pourrait pas rêver d’une grande carrière. Accompagné de Marie-Berthe, il se rendit à Londres. Ils se marièrent au mois de janvier 1909. En avril de la même année, leur fils, Jack Georges Antoine, vint au monde, mais l’enfant ne vécut qu’un mois. Déprimés, les parents revinrent à Paris où ils s’établirent 25 rue Rodier. Ayant décidé de travailler sur leur propre compte, ils installèrent dans leur appartement un appareil téléphonique pour que les clientes pussent les appeler au lieu de leur envoyer leurs domestiques. Antoine sillonait à cette époque toute la ville en coiffant les actrices, les stars de revue et les courtisanes. Le soir, il rentrait fatigué et il remettait entre les mains de sa femme tout ce qu’il avait gagné. Il avait vingt cinq ans et il savait que le seul talent ne suffisait pas, surtout dans une ville comme celle de Paris grouillant de jeunes gens doués.

Marie-Berthe Astier - od lewej

1909

Rewolucyjna fryzura à la garçonne

Au seuil de l’hiver 1909, Antoine reçut une invitation du Théâtre des Variétés. Éve Lavallière, une actrice quadrigénaire, revenait sur la scène après une grave maladie. Elle devait jouer le rôle d’Antoinette, un personnage de 24 ans, dans Un Ange d’Alfred Capus. L’apparence de l’actrice trahissait pourtant son âge. Antoine trouva cependant le moyen d’y remédier, en inventant une coiffure rajeunissante. Au lieu de façonner avec art les cheveux de la grande star des théâtres parisiens, il choistit de les couper court. Ce fut là une décision révolutionnaire dans la mesure où les longs cheveux symbolisaient alors l’essence même de la féminité : les toucher et les peigner avait une dimension érotique. Les coiffeurs n’avaient pas le droit de les soigner – laver ou brosser –, seules les servantes s’en occupaient. Les professionnels ne faisaient qu’arranger les cheveux pour des occasions spéciales. Quant à les couper, il n’en fut pas question. Les cheveux coupés court étaient alors le fait des provocatrices éhontées comme la femme de lettres Colette ou l’actrice Polaire.

Eve Lavalliere obcięta na chłopczycę

Lavallière, avec ses cheveux courts, remporta un succès inouï. La coiffure créée par Antoine fut alors appelée à la garçonne. Elle ne devint pas à la mode tout de suite, cependant. Il fallait attendre les transformations sociales et morales suscitées par la seconde guerre mondiale pour que les femmes commencent à se faire couper les cheveux plus souvent. Elles furent amenées à se charger des obligations des hommes partis à la guerre, à travailler dans les usines, à conduire les voitures. Les cheveux courts étaient tout simplement plus faciles et plus pratiques pour le soin au quotidien. La garçonnese répandit dans le monde de la mode en 1917, au moment où Coco Chanel se fit couper ses cheveux. La coiffure inventée par Antoine fut diversement déclinée et appelée durant 110 ans : à la garçonne, à la Jeanne d’Arc, coupe bob, eton crop… quoi qu’il en soit, ceux qui s’intéressent à la mode devraient savoir que tout commença en 1909, avec la courageuse coupe d’Antoine Cierplikowski.

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1912

Pierwszy salon w Paryżu

Après la phénoménale transformation d’Éve Lavallière, Antoine se vit ouvrir les portes de toutes les résidences des femmes influentes à Paris. Dès lors, sa carrière accéléra, de sorte que déjà en 1912 il pouvait ouvrir son propre salon, 5 rue Cambon, en plein centre de la préstigieuse capitale, à proximité de la rue de la Paix, de la rue Rivoli, de la place Vendôme et de celle de la Concorde. A la même époque, Gabrielle Chanel, une modiste débutante, ouvrait son premier atelier.

Celui d’Antoine fut un salon de coiffure très moderne ; le lavage des cheveux y était obligatoire. Il fut le premier à utiliser des sèche-cheveux électriques et introduisit de nouvelles formules de champoing, de conditionnement, de laque et de teinture. Il fit tout pour que ses clientes se sentissent confortablement. L’intérieur du salon, aménagé par Sara Lipska, fut à la foi moderne et convivial, orné de fleurs. Sur les murs, on voyait les tableaux des peintres soutenus par Antoine. Les femmes y bénéficiaient de soins complets : on leur lavait les cheveux, on les coupait, les teintait, les peignait et les arrangeait ; en outre, on leur offrait les services d’une manucuriste qui paignait chaque ongle dans une teinte différente, ainsi que ceux d’une spéciliste de maquillage qui collait avec précision de faux cils fabriqués avec des cheveux d’homme.

Les clientes qui attendaient leur tour se voyaient proposer des boissons et des casse-croutes, et, si l’attente se prolongeait, on pouvait leur commander des plats chauds dans les restaurants.

Parmi les clientes d’Antoine, il y eut des célébrités comme Sarah Bernhardt, Isadora Duncan, Eleonora Duse, Mistinguett, Arletty, Cécile Sorel, Jacqueline Delubac, Pola Negri, Greta Garbo, Marlena Dietrich et Josephine Baker. Il coiffait des courtisanes telles que Mata Hari ou Liane de Pougy, mais aussi de grandes dames comme Daisy Fellowes ou la Marquise Casati, ainsi que des aristocrates et des têtes couronnées du monde entier : Nazali, la reine d’Egypte, Marie, la reine de la Roumanie et Astride, la reine des Bèlges. En cas de besoin, Antoine se rendait chez ses clientes à bord de son propre avion.

Salon w Paryżu przy rue Cambon

Imperium fryzjersko-kosmetyczne

Au fil des années, le salon de la 5 rue Cambon devint le cœur d’un empire de la coiffure et de la beauté qui allait s’élargissant. L’entreprise se développait, en ouvrant des salons à Cannes, à Marseille, à Londres et à Varsovie (Maison Antoine se trouvait 12 rue Mazowiecka).

Le salon d’Antoine est le plus international dans Paris. Il dicte la mode de coiffure au monde entier, en définissant la teinte des cheveux pour la matinée, pour le sport, pour les toilettes de soirée, la teinte de la peau, le type de vernis pour ongles, la ligne des cils etc. Antoine est le dictateur de la beauté féminine

– Czasopismo « Ewa » 1931 rok

Posiadłość w Gravigny

En 1916, les Cierplikowski achetèrent une propriété à Gravigny, dans la région parisienne, où ils firent construire une usine de produits cosmétiques. A partir de la moitié des années ’20 du XXe siècle, Produits de beauté Antoinecommencèrent à conquérir le marché international. Basés sur des composants naturels, confectionnés dans des emballages noir et blanc caractéristiques, ils étaient distribués seulement par des magasins sélectionnés où les vendeuses qualifiées savaient convenablement expliquer le fonctionnement de chaque produit et adapter la gamme chromatique au type de beauté des clientes individuelles.

Antoine élargissait successivement son assortiment, il perfectionnait les formules des produits avec le concours de son ami Benoît Millien, un chimiste doué. Dès 1925, Antoine, qui se rendait compte déjà à cette époque-là de la mauvaise influence du soleil sur la peau, commecialisait les premiers produits pour le bronzage (collection Bain de Soleil) et des autobronzants (Orange Gelée). En 1937, Antoine créa aussi ses propres parfums nommés Rue Cambon.

1927

Nowy Jork

En 1927, il ouvrit son premier salon aux Etats Unis, Cinquième Avenue de New York, dans le fameux centre commercial de Saks. En l’espace d’une décennie, un réseau de plusieurs dizaines de salons fut créé à travers le pays. Outre océan, on l’appelait Antoine de Paris et ses salons étaient toujours bien achalandés. Il se rendait régulièrement en Amérique où il animait personnellement des stages pour les coiffeurs, organisait des présentations pour la presse et pour la clientelle et menait une vie mondaine, devenant ami des artistes et des stars du cinéma

1933

Współpraca z wytwórniami filmowymi

Depuis 1933, il collaborait avec des companies Paramount et MGM. Il arrangeait les cheveux de Bette Davis, Joan Crawford, Paulette Godard, Claudette Colbert, Rity Hayworth, Carole Lombard, Mary Pickford, Sylvii Sydney, Jean Harlow, Clary Bow, Lili Damita, Jean Parker, Frances Dee, Joan Bennett, Janet Gaynor et d’autres. Encouragé par Bette Davis, il envisageait même d’ouvrir à Hollywood une boutique avec des robes, des chapeaux et des produits de beauté.

Bette Davis

Antoine i świat sztuki

Depuis le début de sa carrière, Cierplikowski fut lié avec le monde des artistes. Il soutenait les peintres : Modigliani, Fujita, Kisling, Picasso ; il était ami de Xavier Dunikowski. Sous l’influence de ce dernier, il se mit lui-même à sculpter et il exposait ses œuvres dans les salons d’art parisiens.

A plusieurs reprises, il coopéra avec Sara Lipska, sculptrice, peintre, scénographe, conceptrice de costumes, décoratrice, et créatrice de mode, dont la boutique située aux Champs-Élysées attirait les femmes recherchant des habits hors-commun.

Vêtu d’habits inventés par son amie, Antoine se rendaient aux bals de l’Opéra parisien et aux réceptions vénitiennes du prince Volpi. Avec un déguisement fantaisiste, il posa pour un portrait effectué par Bolesław Czedekowski. Ce tableau, qui ornait autrefois sa maison de Gravigny, est aujourd’hui exposé dans le Musé Théâtral de Varsovie. Habillé par Lipska, Antoine fut également portraituré par Kees van Dongen et Rajmund Kanelba. Antoine fut enfin ami de Jean Cocteau, Arthur Rubinstein, Salvador Dali et de sa femme, Gala.

La carrière spectaculaire, la richesse, les extravagances et les relations d’Antoine font objet d’une multitude d’articles de presse publiés à travers le monde. On lui consacra aussi des livres. Le salon de la 5 rue Cambon fut recommandé par Ernest Hemingway dans les lettres que l’écrivain adressait à sa sœur. Le fameux coiffeur devint aussi protagoniste de Coiffeur pour dames, une pièce de théâtre de Marcel Gerbidon et Paul Armont, laquelle fut deux fois adaptée pour le cinéma, en 1933 et en 1952. Connue en Pologne sous le titre de Napoléon de l’ondulation, la pièce fut jouée dans le Théâtre Juliusz Słowacki à Cracovie. Antoine incarna aussi une fois lui-même dans une courte scène de Bonne chance, un film de Sacha Guitry. Il se produisit également plusieurs fois sur les scènes théâtrales parisiennes, en interprétant le rôle de Léonard, le coiffeur de Marie Antoinette, et en jouant lui-même dans Cléopâtre chez Antoine, un opéra bouffe composé par Léon Guillot de Saix. En outre, Antoine créait des perruques et des costumes pour les spectacles de théâtre et de ballet, y compris pour les fameux Ballets Russes. Dans les années ’20 du XXe siècle, il coopérait avec le Théâtre Polonais de Varsovie dirigé alors par Arnold Szyfman.

Antoine fut un excellent artisan et un perfectionniste innovant qui n’avait cesse de lancer des défis aux créateurs de la mode et de lancer de nouvelles tendances. Il surprenait constamment par sa créativité. Tout le monde ne voyaient pas d’un bon œil le fait qu’un simple coiffeur avait une si forte influence sur la mode ; certains, dont Coco Chanel, ne partageaient pas la conception antoinienne de la coiffure entendue comme un art. Lui-même affirmait pourtant qu’il était un artiste et il ne permettait à personne de réduire l’importance de son travail. Grâce à cela, le coiffeur finit par sortir de l’anonymat. Antoine fut le premier à faire de son nom une marque reconnaissable dans le monde entier. Il fut admiré, estimé et bien reçu dans les milieux aristocratiques. Il se réalisait dans différents domaines et acquérrait toujours de nouvelles compétences. Il étudiait des langues étrangères, lisait beaucoup, s’inspirait dans son travail des tableaux de grands maîtres, des opéras, des balets, de l’histoire antique. Sa créativité attirait des personnes extravagantes comme Elsa Schiaparelli, créatrice de mode, qui appréciait ce brin de folie qui caractérisait le génial coiffeur. Elle portait des perruques qu’Antoine faisait pour elle avec des fils dorés et argentés, de vraies œuvres d’art.

Czasopismo Antoine'a

Antoine – imię, które stało się marką

De 1932 à 1937, Antoine publia une revue originale intitulée Antoine. Document pour la femme moderne qui abordait les sujets concernant la mode, le sport, le style de vie, la culture et l’art. La revue se distinguait par son aspect visuel attrayant grâce aux photos d’un excellent photographe, Gilbert Boisgontier, et aux illustrations effectuées par des dessinateurs talentueux. Même aujourd’hui, quatre-vingt ans après, les exemplaires d’Antoine. Document… font une grande impression.

Le succès commercial et financier mondial de la marque Antoine était dû à Marie-Berthe qui renonça à sa propore carrière (elle fut une chanteuse de talent) et qui se consacra entièrement à son mari et à la réalisation de ses projets. Elle gérait habilement toutes ses affaires et entreprises. C’est grâce à elle que Cierplikowski put accumuler une énorme fortune.

Il fut propriétaire des salons à Paris, à Cannes et à Marseilles. A Londres, il avait un salon situé au 38 Dover Street. Il possédait de nombreux biens immobiliers : La Maison de Verre, 4 rue Saint-Didier, un immeuble, 1 avenue Paul-Doumer, à Paris, une villa à Cannes, une autre dans Fire Island et un appartement à New York.

En France et aux Etas Unis, il fabriquait des cosmétiques et fondait des écoles pour des employés des instituts de beauté formés selon ses propres méthodes. Décrocher le diplome d’une telle école permettait de trouver du travail sans le moindre problème.

La seconde guerre mondiale, Antoine la passa en Amérique, alors que l’infaillible Marie-Berthe s’occupait des ses affaires en France. Le mari développait en même temps un réseau de salons outre océan et rédigeait ses mémoires qui furent publiées en 1945 sous le titre Antoine by Antoine. On envisageait de tourner un film à partir de ces matériaux, mais le projet n’aboutit jamais.

Po wojnie

De retour à Paris, Antoine essayait de se retrouver dans la nouvelle réalité. Au début, il réussit à regagner sa place, au moins dans le milieu de la mode, mais à partir de 1952, il dut déjà faire face à une sérieuse concurrence de la part de son élève le plus doué, Alexandre, qui avait ouvert son propre salon, en repoussant son maître dans l’ombre. Malgré cela, Antoine poursuivit encore son travail pendant vingt ans.

Au début des années soixante, on vit paraître deux biographies du maître : Devotion to Beauty : The Antoine Story de Charles Graves, publiée en Grande Bretagne en 1962, et l’ouvrage français de de Jean Durtal intitulé J’ai coiffé le monde entier. Aux Etats Unis, où il retournait souvent, on publia son propre livre, Secrets of Feminine Beauty, traitant de la beauté de ses plus jolies clientes : Elizabeth Tylor, Kim Novak, Doris Day, Lorett Young, Debbie Reynolds, Jean Harlow, Joan Crawford, Barbary Stanwyck, Jayne Mansfield, Zsa Zsa Gabor, Barbra Streisand et Jacqueline Kennedy.

Biografia Antoine'a

Powrót do Polski

En 1965, la première fois après la seconde guerre mondiale, Antoine vint en Pologne. Au mois de janvier, il participa à l’ouverture du Musée de la Sculpture Xavier Dunikowski et, en novembre, invité par son ami de jeunesse, Arnold Szyfman, il prit part à l’inauguration solennelle du Grand Théâtre de Varsovie.

Plus tard, il revenait encore plusieurs fois dans son pays d’origine. Il retrouvait Paris sans grand enthousisme, en dépit des hommages que lui rendait le milieu parisien de la coiffure. Son Paris à lui n’existait plus. Il ne comprenait plus la mode de l’époque et critiquait la jeune génération des coiffeurs orientés surtout vers les bénéfices immédiats. Au mois de février 1972, Marie-Berthe décéda. La plupart des amis l’abandonnèrent. A la fin, Antoine prit une décision que certains avaient du mal à comprendre : il déménagea définitivement pour Sieradz où il vécut modestement. Il morut le 5 juillet 1976.

od autorów

Antoine de Paris – spuścizna

Antoine ne devrait pas être oublié. C’était un Polonais qui a fait une carrière mondiale. C’était aussi une personalité hors commun, pleine de vie et de passion créatrice. Cierplikowski s’intéresssait à tout. Il aimait les voyages, les rencontres avec des gens, la musique, l’art, mais aussi faire bonne chère, boire du bon alcool et fumer de bonnes cigarettes.

Il jouissait de la vie, flambait de l’argent, mais il aidait toujours les autres, surtout ses compatriotes, en sachant d’où il venait. Il ne s’en est jamais vanté. Il a exercé une grande influence sur des générations de coiffeurs, en leur laissant un patrimoine inestimable, bien que éphémère.

Chaque année, la mode revient à ses idées d’antan, à l’immortelle garçonne, aux ongles vernis de manière fantaisite, aux lotions multicolores, aux coiffures laquées, aux perruques dorées et argentées.

Les stars de l’après-guerre s’appelaient Chanel, Cocteau, Antoine, Picasso […]

– Maurice Sachs

Parmi les quatre personnes mentionnées dans cette citation, trois restent mondialement connues.

Antoine, lui, est aujourd’hui oublié. On l’évoque rarement, tandis qu’il mérite de récuperer la place qui lui est due dans l’histoire de la mode et de l’art mondiaux.